lundi 3 février 2014

Le halage des bateaux sur les canaux du Montargois

Pannes est traversé de sud ouest au nord est par le canal d’Orléans, cette voie navigable qui fut très active entre le 18e siècle et le début du XX, est aujourd'hui bien silencieuse a part les appels des canards et autres palmipèdes qui hantent ses berges.


Cependant, je voudrais vous faire partager une réflexion sur la conditions des hommes et femmes de cette époque qui transportait sur cette voie et bien d'autre les marchandises au rythme de leur pas. 
Autrefois, des haleurs tiraient les bateaux. Ils étaient attelés par un harnais de tissus, la bricole, reliée au mât du bateau par un cordage, le Verdon. Un mousqueton permettait de s’en dégager en cas d’urgence.

Deux personnes halaient le bateau, une de chaque côté du canal, sur les deux chemins de halage. Dans ces conditions, le bateau était dirigé sans gouvernail. Lorsqu’il n’y avait qu’un seul chemin de halage, un haleur montait à bord pour éloigner le bateau de la rive avec une perche. Il pouvait y avoir des équipes de haleurs qui ne tiraient l’embarcation sur le canal que sur un tronçon du parcours, jusqu’à telle ou telle écluse où le relais était pris par une autre équipe. Il leur était interdit de tirer deux bateaux à la fois. Un haleur devait avoir au moins quinze ans. Lorsqu’ils étaient deux, l’autre devait avoir au moins 25 ans. Au VIIIe siècle, ils mettent 4 ou 5 jours pour relier Briare à Montargis sur le canal de Briare ou de Combleux à Montargis, sur le canal d’Orléans.


Au milieu du XIXe siècle, il fallait 4 haleurs pour tirer des bateaux de 70 tonnes et relier la Loire à Saint-Mammès en quatre jours. Sur la Seine, ils étaient relayés par des chevaux.Ils recevaient du marinier une ration pour se nourrir, la bouette (la piquette) leur était fournie à discrétion et ils couchaient à bord. Jacques de LA GARDE affirme que les haleurs étaient plutôt bien payés. S’ils ne gaspillaient pas leur gain dans les débits de boisson, ils pouvaient espérer faire l’acquisition d’un bateau. Le plus dur était, paraît-il, de tirer au démarrage, ensuite le bateau continuait sur la lancée.



Dans l’esprit humaniste de la fin du XVIIIe siècle, les haleurs était assimilés à des bêtes de somme ou des esclaves. Un projet motivé par l’idéal de la Révolution française fut lancé en l’an VIII (1799).  
Il s’agissait de remplacer les haleurs par des chevaux. Ce qui donna lieu à un afflux de pétitions soutenues par les magistrats locaux des petites communes riveraines des canaux, pour défendre cette activité qui faisait vivre de très nombreuses familles.

Jacques de LA GARDE affirme dans son ouvrage « LES CANAUX DU LOING, DE BRIARE, D’ORLÉANS » que les haleurs étaient plutôt bien payés. S’ils ne gaspillaient pas leur gain dans les débits de boisson, ils pouvaient espérer faire l’acquisition d’un bateau. Le plus dur était, paraît-il, de tirer au démarrage, ensuite le bateau continuait sur la lancée.

Le halage sur les canaux du montargois au début du XXe siècle

Les haleurs, aujourd’hui disparus, ont exercé leur activité durant des siècles. Les anciens se souviennent en avoir encore vu, enfants, pendant la Seconde Guerre mondiale et un peu après, entre les écluses de La Marolle et de la Reinette, à Montargis. Le sillage de l’embarcation était contrôlé à la barre depuis la cabine de pilotage. Puis les péniches non motorisées étaient tirées plutôt par des mulets.


D’anciens riverains du canal auraient confié à Jacques LA GARDE que jusqu’aux années 1950, il était encore possible de voir les derniers haleurs tirer un bateau de mariniers chargés de famille.
En raison de  l’abondante lessive étendue sur le pont, séchant au vent. Ces embarcations étaient surnommées : mille guenilles.


Vous avez peut être été mal à l’aise en consultant la reproduction de la carte postale qui figure sur le site que le Conseil Général du Loiret consacre aux 3 canaux qui traversent notre département. Cette carte date du début du XXe siècle. Nous y voyons deux vieillards censés haler le bateau à la bricole.


Jacques de LA GARDE nous fait remarquer à ce propos qu’ils tirent l’embarcation à l’envers. Manifestement, ce sont des figurants qui ont pris la pose. Le photographe, qui n’était sûrement pas un homme du canal, avait peut-être l’intention d’attirer une pitié mâtinée d’exotisme sur la survivance déjà anecdotique de cette catégorie professionnelle.
Le seul intérêt de cette carte est de nous montrer en quoi consistait la bricole.



Source de ces informations : 
L’ouvrage des Éditions de l’Union des associations techniques pour la Sauvegarde des monuments, « LES CANAUX DU LOING, DE BRIARE, D’ORLÉANS », Itinéraires touristiques (1993), écrit avec la collaboration d’Anna PERRICHON,  Jacques de LA GARDE évoque les haleurs, page 54.
Sauvegarde des monuments 24, rue du Pavillon 77390 GUIGNES tél : 01 64 06 21 80  
Source des images
Pour les images 1 – 2 - 3 – 4, sur le halage humain

sur le site de la BNF : Illustration de « Paris au hasard » d’Auguste Lepère, gravures et dessins … 

dimanche 2 février 2014

Les poilus de L'ame



Un nouveau blog, résultat du travail de l'atelier de L'UTL sur le centenaire vient de voir le jour. Cela a pour conséquence un petit changement dans la publication des articles concernant la guerre de 14-18 dans ce blog Pannes au Fil des ans. On reprendra donc la parution des chronique et de sujet sur Pannes et ses environs, mais en excluant les années du premier conflit mondial. (sauf pour Pannes ).

samedi 4 janvier 2014

Les poilus de L'ame II

Les Inscriptions Multiples

Trente six individus « bénéficient » d'une inscription multiple, deux se retrouvent même sur 3 Mam différents :
Berthier Marcel Armand, se retrouve sur les Mam de Châlette, Pannes, St Maurice /Fessard.
Josselin Gaston Henri quand à lui est inscrit sur ceux de Châlette, Pannes, Montargis.
Je n'ai pas recherché pour chaque individu s'il y avait une inscription sur un Mam autre que celui des communes prisent en compte dans l'étude. Cependant ce cas peut exister, comme pour Anceau Louis Gabriel qui est porté sur les Mams de Chalette, Pannes, et celui de Corbeil en Gâtinais.
Une fois ces inscriptions multiples repérées, nous avons éliminé les doublons, en ne gardant pour les exploitations ultérieures qu'une fiche par poilu.
Après ce travail , il nous reste 844 Morts pour la France inscrits sur les 15 Monuments des communes formant l’Agglomération Montargoise et des Rives du Loing.

Provenance Géographique

Grâce à la fiche MpF, on peut déterminer non seulement la Commune de naissance mais aussi le département, premier critère de notre analyse. Deux fiches ne nous ont pas permis de retrouver la commune, par suite notre échantillon porte sur 842. Nos poilus viennent de 32 départements différents.
Le Loiret, sans surprise, en enregistre 722 soit plus de 85 %, nous reviendrons sur ceux si pour en faire une analyse par canton.
Trois départements, La Seine (25), l' Yonne (22) , La Seine et Marne( 15), suivent le Loiret, départements proche , pour ne pas dire limitrophe du Loire La seine, étant « proche » par les communications par voies ferrées, deux lignes aboutissent à Paris.
Entre 5 à un seul individus se répartissent sur les 28 restants. L'un d'entre est né en Algérie, à Mostaganem plus exactement. La carte ci contre illustre la dispersion de ces provenances
Quelques provenances nous interpellent, la Haute Garonne, les Hautes Alpes, sont franchement pas sur une ligne de communication naturelle avec Montargis. De même, les Côtes du Nord, que sont venus faire ces 4 bretons dont 2, à vingt ans habitaient la région montargoise puisque leur bureau de recrutement est Montargis !
Comme ces Chti, des départements du Nord et de la Somme et du Pas de calais, dont deux seront « recrutés » par des bureaux de la Seine (n° 2, 4), leur dernier domicile est Paris, ou la Chapelle/Aveyron(45), Beuvrages près de Valenciennes. Un seul est domicilié à Montargis. Quel est le lien qui les amènent à figurer sur nos Mams. L'un est Capitaine, d'un régiment, le109 RI (en 1914 casernement Chaumont) au moment de son décès, sans lien apparent avec le Montargois, son dernier domicile connu est Paris. Fut'il un moment un officier du 82e RI ? Et par ce fait honoré par la ville de Montargis.
Ou encore ces deux « Bordelais » dont l'un est capitaine, l'autre soldat. Si pour le Capitaine la réponse est simple, il fut enregistré au bureau de Montargis à 20 ans et son dernier domicile est notre ville, pour le soldat, on peux rester perplexe.
Cette question ne sera pas facile à résoudre, leur fiche matricule pourrait nous y aider avec la notion des différents domiciles transcrit. Pour le moment cette recherche ne m'est pas possible.
Un des éléments de réponse tient sans doute à des facteurs économique, et aux industries qui prospèrent en ce début du siècle dans l'agglomération, dont l'un des grand pôle d'attraction des ouvriers est l'usine Hutchinson à Châlette.