Pannes est traversé de sud ouest au nord est par le canal d’Orléans, cette voie navigable qui fut très active entre le 18e siècle et le début du XX, est aujourd'hui bien silencieuse a part les appels des canards et autres palmipèdes qui hantent ses berges.
Cependant, je voudrais vous faire partager une réflexion sur la conditions des hommes et femmes de cette époque qui transportait sur cette voie et bien d'autre les marchandises au rythme de leur pas.
Autrefois, des haleurs tiraient les bateaux. Ils étaient attelés
par un harnais de tissus, la bricole, reliée au mât du
bateau par un cordage, le Verdon. Un mousqueton permettait de
s’en dégager en cas d’urgence.
Au milieu du XIXe siècle, il fallait 4 haleurs pour
tirer des bateaux de 70 tonnes et relier la Loire à Saint-Mammès en
quatre jours. Sur la Seine, ils étaient relayés par des chevaux.Ils
recevaient du marinier une ration pour se nourrir, la bouette
(la piquette) leur était fournie à discrétion et ils couchaient à
bord. Jacques de LA GARDE affirme que les haleurs étaient plutôt
bien payés. S’ils ne gaspillaient pas leur gain dans les débits
de boisson, ils pouvaient espérer faire l’acquisition d’un
bateau. Le plus dur était, paraît-il, de tirer au démarrage,
ensuite le bateau continuait sur la lancée.
Dans l’esprit humaniste
de la fin du XVIIIe siècle, les haleurs était assimilés à des
bêtes de somme ou des esclaves. Un projet motivé par l’idéal de
la Révolution française fut lancé en l’an VIII (1799).
Il s’agissait de remplacer les haleurs par des
chevaux. Ce qui donna lieu à un afflux de pétitions soutenues par
les magistrats locaux des petites communes riveraines des canaux,
pour défendre cette activité qui faisait vivre de très nombreuses
familles.
Jacques de LA GARDE affirme dans son ouvrage « LES
CANAUX DU LOING, DE BRIARE, D’ORLÉANS » que les haleurs
étaient plutôt bien payés. S’ils ne gaspillaient pas leur gain
dans les débits de boisson, ils pouvaient espérer faire
l’acquisition d’un bateau. Le plus dur était, paraît-il, de
tirer au démarrage, ensuite le bateau continuait sur la lancée.
Le halage sur les canaux du montargois au début du XXe siècle
Les haleurs, aujourd’hui disparus, ont exercé
leur activité durant des siècles. Les anciens se souviennent en
avoir encore vu, enfants, pendant la Seconde Guerre mondiale et un
peu après, entre les écluses de La Marolle et de la Reinette, à
Montargis. Le sillage de l’embarcation était contrôlé à la
barre depuis la cabine de pilotage. Puis les péniches non motorisées
étaient tirées plutôt par des mulets.
Vous avez peut être été mal à l’aise
en consultant la reproduction de la carte postale qui figure sur le
site que le Conseil Général du Loiret consacre aux 3 canaux qui
traversent notre département. Cette carte date du début du XXe
siècle. Nous y voyons deux vieillards censés haler le bateau à la
bricole.
Jacques de LA GARDE nous fait remarquer à ce propos qu’ils tirent l’embarcation à l’envers. Manifestement, ce sont des figurants qui ont pris la pose. Le photographe, qui n’était sûrement pas un homme du canal, avait peut-être l’intention d’attirer une pitié mâtinée d’exotisme sur la survivance déjà anecdotique de cette catégorie professionnelle.
Source
de ces informations :
L’ouvrage des Éditions de l’Union des associations techniques
pour la Sauvegarde
des monuments,
« LES
CANAUX DU LOING, DE BRIARE, D’ORLÉANS », Itinéraires
touristiques (1993), écrit avec la collaboration d’Anna
PERRICHON, Jacques de LA GARDE évoque les haleurs, page 54.
Sauvegarde
des monuments 24, rue du Pavillon 77390 GUIGNES tél : 01 64 06
21 80
Source des
images
Pour
les images 1 – 2 - 3 – 4, sur le halage humain
sur
le site de la BNF : Illustration de « Paris au hasard »
d’Auguste Lepère, gravures et dessins …